"Après moi le déluge" selon Maurice Distinguin
Le conseil municipal a examiné treize points à l'ordre du jour, mardi 6 mars, et a débattu des orientations budgétaires.
Débat d'orientation budgétaire. L'occasion, en début d'année, de fixer une politique annuelle d'investissements, d'évaluer les recettes et dépenses, et à l'opposition de donner son avis.
Le contexte.-
L'analyse de la ville concernant le contexte national est simple : l'inflation baisse, le produit intérieur brut de la France progresse, le gel des dotations continue, c'est la situation de la France, où la dette ne se creusait pas un peu plus chaque jour. À Auchel, la dette a diminué.
Un excédent.-
L'opposition a félicité le maire en même temps qu'elle a espéré qu'il s'agissait d'un "vrai" excédent : la ville a réussi à dégager 1 428 594 euros. « Mais j'attends les comptes administratifs pour vérifier tout cela », prévient Maurice Distinguin, de l'opposition, qui regrette que des bâtiments de la ville aient été vendus pour récupérer de l'argent : « le patrimoine de la ville a été bradé ». Richard Jarrett estime « que la gestion rigoureuse de la ville » a permis « une progression de 12,33 % de son résultat de fonctionnement » et de dégager de l'autofinancement.
La dette.-
19 emprunts (dont 75 % en taux fixe), cinq établissements prêteurs, la dette représente au 31 décembre 13 894 941 euros (lire ci-dessous). Deux emprunts à Dexia et la Caisse d'épargne représentent 59,3 % de l'encourt global. Dexia a pu être renégocié, pendant deux ans, les taux ont été fixés.
« Nous suivons cela de très près », a promis Richard Jarrett. Le maire a anticipé les remarques de ses opposants. D'autant plus que plus tard dans la soirée, la ville a voté un emprunt, intitulé Helvétix, auprès de la Caisse d'épargne. Contre une indemnité de 230 000 euros, mais ce sont 350 000 euros qui auraient été gagnés, estime l'adjoint Philibert Berrier, qui pense que la ville « va y gagner ». « Scandaleux », note l'opposition, comme Jean-Luc Lambert, qui évalue à 1 237 euros la dette par habitant, mais aussi les groupes de Christelle Fauchet et Maurice Distinguin, qui ne veut pas approuver cet emprunt. Ce dernier note « que la ville ne va vraiment pas gagner, le curseur est seulement placé plus loin ». « Bouffée d'oxygène » pour la majorité, « délibération "après moi le déluge" », selon Maurice Distinguin... « Après ces années à taux fixe, cela risque de repartir de plus belle », a prévenu Christelle Fauchet. « Nous sommes plongés dans le bal des maudits, celui des emprunts toxiques », continue-t-elle. Pour elle, comme pour ses collègues de l'opposition, le risque est celui de la « double peine » : « Nous payons les dérapages bancaires et pour les en féliciter, nous hypothéquons notre capacité à investir ».
Impôts.-
Une fois de plus, la ville n'augmente pas ses taux sur la feuille d'imposition. Une bonne nouvelle mais les ressources de la ville n'augmenteront pas, il faudra donc compter sur les dotations. D'autant plus que comme l'a noté Maurice Distinguin, « le nombre de permis de construire déposés augmente peu ». En attendant, le taux de la taxe d'habitation reste à 21,09 %. Le produit fiscal est estimé à 3 789 511 euros. « Vous avez fait le choix de ne pas augmenter les impôts depuis 2005, a fait remarquer Christelle Fauchet, même si les bases locatives ont été subrepticement modifiées... À votre actif, il faut noter que vous avez créé de nouveaux logements qui portent leurs fruits. ne pas augmenter les impôts c'est laisser du répit aux Auchellois mais avoir recourt à l'emprunt, c'est faire porter cela sur les générations futures le poids de nos dettes ».
Recettes.-
La ville estime à 1 612 000 euros les attributions et reversements de fiscalité provenant des intercommunalités en 2012. Le montant de la dotation globale de fonctionnement n'étant pas connu, la ville s'est basée sur le chiffre de 2011 : 2 584 148 euros. Au total, la ville perçoit 5 302 555 euros de dotations, participations et subventions (dotation de solidarité urbaine, dotation nationale de péréquation,etc).
Les investissements.-
Les dépenses sont évaluées à 4 336 319 euros en section d'investissement. C'est bien entendu l'Anru (rénovation urbaine), il reste à financer environ 4 millions d'euros. Travaux de voirie, entretien, matériel, mobilier, représentent une grande partie des dépenses. On enregistre tout de même 4 336 319 euros de recettes, grâce à l'autofinancement.
Événement.-
Pour redynamiser la ville, une fête de la bière va être organisée au printemps, avec un bal bavarois. On ne sait pas encore exactement ce qu'il se passera les 31 mars et 1er avril, mais on sait que cela se déroulera salle Roger-Couderc et que le prix d'entrée sera fixée à 6 euros. « Il faut développer économiquement la ville, a soutenu Jean-Michel Rose, et il faudra aller bien au-delà de la fête de la bière... ». Qui a demandé aux élus « d'innover et de mouiller le maillot ».
Dorothée CARATINI
« C'est une délibération que je qualifie de délibération "après moi le déluge". » Maurice Distinguin
L'Avenir de l'Artois